Difficile d’être passé à côté lors de la Cérémonie d’ouvertures des Jeux Olympiques de Paris 2024, Supernature a conclu de manière magistrale cet événement. Sorti en 1977 il a traversé toutes les époques et tous les styles, avec son énergie et sa vibe très avant-gardiste. Et que dire de son influence sur la musique !
J’ai eu la chance de m’entretenir quelques minutes par téléphone avec Marc Cerrone, en voici quelques lignes.
Interview Cerrone :
Yann : Supernature devait s’appeler « Malligator », et c’est Lene Lovich qui a proposé Supernature: pouvez-vous en dire plus sur l’origine du mot Malligator ?
Marc Cerrone : Alors, au départ, le premier album que j’ai sorti sur mon label s’appelait Alligator. C’était un gri-gri que j’avais de mon groupe Kongas, le logo était un alligator. Comme Il y avait déjà un label de jazz aux USA qui s’appelait Alligator et suite au succès de Love in C Minor là-bas, j’ai reçu un courrier un peu agressif. Mon avocat m’a conseillé de prendre le « M » de Marc et de changer pour Malligator. J’ai trouvé que ça sonnait bien et je l’ai gardé. Ca fait 50 ans que ça dure !
Yann : Supernature a été joué pendant la cérémonie des JO, il y a eu beaucoup de demandes de reprises ou de samples suite à ça ?
Marc Cerrone : Non, non. Les demandes de reprise et de sample, ça les a, au contraire, un peu calmées. Supernature se baladait entre la première et la deuxième place des titres les plus shazamés du monde, la barre est un petit peu montée ! La bonne nouvelle c’est que tout mon catalogue est beaucoup plus écouté. C’est un beau cadeau que les gens me découvrent un peu.
Yann : combien de samples ou de reprises vous refusez chaque année ?
Marc Cerrone : des samples il y en a moins, des remixes, j’en refuse toutes les semaines. Parfois il y a des choses pas mal, parfois des choses moyennes et parfois des choses très, très bien ! Dans ce cas-là, j’aurais plutôt tendance à me rapprocher de la proposition et de faire quelque chose ensemble, en collab. Comme avec Purple Disco Machine.
Yann : Dernièrement Jamie XX a repris un sample d’un de vos projet : Revelacion, vous pouvez nous parler de ce groupe éphémère ?
Marc Cerrone : j’avais un studio que je louais 4 mois par an qui s’appelait Trident, à Londres. Mes productions allaient parfois plus vite que prévu alors j’avais du temps en studio. On (avec Don Ray) a pondu plusieurs choses et il y en a une qui est devenue Révélacion. On a fait ça très rapidement, on s’est amusé et on a commencé à le sortir un peu en club. C’est parti très très vite, donc on a sorti l’album. C’était de la rigolade, je m’amusais et ça a très bien marché. On en parle beaucoup encore aujourd’hui ! Supernature venait de sortir, le succès a été tellement violent et a duré tellement longtemps que ça m’a marqué musicalement. Je ne pouvais pas sortir un projet comme Révélacion avec mon nom.
Le making of de Supernature
L’explosion
Une version symphonique
Une bonne nouvelle pour finir, suite à sa prestation à Nice, Cerrone va sortir une version symphonique de 20 de ses plus grands morceaux. De quoi donner une autre dimension à ces derniers !
Merci à Phunk et Because Music !