Interview Boombass (Cassius)

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A l’occasion du retour de Cassius, de la sortie du best of et 15 ans après avoir eu la chance de poser des questions à Zdar, j’ai pu m’entretenir quelques minutes au téléphone avec Boombass. Un privilège pour moi, tant sa musique (de Solaar à Cassius) a accompagné ma vie !

Yann – Samples.fr : Salut Hubert, petit clin d’œil de l’histoire, il y a 15 ans à quelques semaines près, je faisais une interview de Cassius et c’était Philippe qui m’avait répondu !

Hubert Boombass : incroyable ..!

Yann : je vais commencer avec la même question que je posais à Philippe, Cassius en 3 mots pour toi ?

Hubert : 3 mots… le tiers de ma vie ! Il y a 15 ans je l’aurais défini d’une autre manière, mais aujourd’hui, je te dirais ça. En tout cas de ma vie musicale, évidemment, mais on va dire les deux tiers de ma vie. En fait, attends… Même si Cassius a commencé en 95, notre aventure a commencé vraiment en 90. J’avais à peine 30 ans, donc c’est peut-être la moitié de ma vie. C’est la moitié plutôt !

Yann : La moitié qui continue aujourd’hui avec le retour de Cassius, c’est vraiment cool !

Hubert : Oui, c’est ça ! Je suis vraiment heureux de faire ça, t’imagines même pas ! J’avais besoin de célébrer cette moitié de vie aussi. Un matin, je me suis réveillé en me disant : ça ne peut pas finir comme ça. Ce n’est pas mon plan. Ma vie c’est la musique. Donc, vraiment, l’idée avec ce Best Of, c’est de célébrer tout ce qu’on a pu faire. 

Yann : J’imagine que le Best Of, c’est la première étape d’une suite ? On voit ce que tu postes sur les réseaux, les machines sont de retour !

Hubert : Pour moi, j’avais besoin de commencer par quelque chose qui existe. Je trouvais ça vraiment super de faire ce premier pas tout seul avec la musique qu’on a sortie. Et après, le futur, tel que je l’imagine, ce ne sera jamais tout seul. C’est presque en bande. Surtout après avoir connu les deux dernières années avec Stéphane (DJ Falcon) et Étienne (de Crécy), où j’ai retrouvé le partage sur une scène, le DJ à deux, trois, les voyages… On est devenus très, très, très proches. Ça m’a remis complètement… Ça m’a donné le courage et le besoin de reprendre ce costard de Cassius, de célébrer tout ça.

le futur, tel que je l’imagine, ce ne sera jamais tout seul.

Hubert : Et après, pour le futur, on fera de la musique à plusieurs. C’est vraiment ça mon but. J’ai récupéré toutes mes machines et j’ai un spot pour pouvoir travailler.

Yann : Est-ce que tu imagines toujours ta musique avec des samples ?

Hubert : Aujourd’hui, avec tous les programmes d’IA où tu peux faire des stems, tu peux commencer à voyager d’une nouvelle manière. je rêvais déjà dans les années 90 de pouvoir isoler des trucs. On ne pouvait que filtrer à l’époque, enlever les aigus ou enlever les basses. Là, aujourd’hui, tu peux faire ça sans limites, tu peux tout transposer, changer les tempos, faire des trucs complètement dingues.

Yann : C’est clair !

Hubert : Et surtout, ce qu’on a fait avec Philippe, la plupart de nos morceaux commençaient avec des samples qui ont fini par disparaître parce qu’on rejouait par-dessus. Quand ça devient un peu un merdier, tu enlèves le sample et après, tu changes le truc. Tu vois, Sound of Violence, il est vraiment né d’un sample d’AC/DC… qui aujourd’hui n’est plus dedans.

Je trouve toujours un super plaisir dans le sample. C’est vraiment ma culture.

Yann : Ton sample coup de coeur ?

Hubert : C’est vraiment I Love You So. À l’époque j’étais allé sur des blogs, j’avais downloadé des tonnes de trucs de Soul. J’ai vraiment cliqué au hasard sur un dossier, J’ai vu Sandra Richardson, j’ai fait barre espace, ça a commencé, c’était dans la tonalité. J’ai fait, oh putain, ça c’est bon ! Je l’ai mis dans Pro Tools, j’ai coupé, j’ai mis la voix, j’ai fait pitch et j’ai mis la voix en double. Ça me manque vachement, les blogs, parce qu’en fait, on ne volait rien à personne. C’était des disques introuvables, des trucs vendus à 40 exemplaires.

Yann : À l’époque aussi, avant les blogs, tu puisais pas mal des samples dans des vinyles ..!

Hubert :  J’ai vendu presque tous mes disques. Il doit me rester un peu moins de 1000. J’ai gardé que des disques où je sais que si je les prends au hasard, je le mets, il est bien. J’ai beaucoup de hip-hop, mais je pense que je n’arrive pas encore à les vendre parce que c’est encore du souvenir. 

Yann : Tu as parlé de disques hip-hop… Est-ce que Cassius, aujourd’hui, pourrait prendre un virage hip-hop ?

Hubert :  J’ai absolument aucune barrière musicale..!  Et franchement, ça serait super aussi. J’ai vraiment envie de m’entourer de pas mal de gens et de toutes générations. Mais je suis très intéressé par bosser avec la génération qui avait l’âge qu’on avait quand on a commencé.

Yann : J’ai vu une interview de toi, chez Mouloud, avec MC Solaar…

Hubert : Je lui ai envoyé un jour une instru… il m’a dit, « waouh, c’est trop inspirant », mais je connais Claude… Il faut que j’arrive à l’attraper. Je sais que ça peut arriver. il écrit toujours, il écrit même de mieux en mieux, il tourne beaucoup, on s’est croisés pas mal de fois, il a une super énergie, et moi aussi.

Yann : Parle nous du Cassius Club !

Hubert : En discutant avec mes agents, je leur ai dit, putain, j’ai envie de reprendre le costume de Cassius en DJ… Mais ça me faisait chier de recommencer au début tout seul. On vient de faire le B2B2B à trois avec Falcon et Etienne et en fait, c’est là où on a eu l’idée de faire un Cassius Club, un truc qu’on avait déjà fait à l’époque des soirées Respect. Je peux pas te dire qui va jouer mais en fait, le truc, c’est qu’on se retrouve tous dans le club pour festoyer et je vais en faire plusieurs en Europe pour un peu, déjà, relancer la machine Cassius en DJ.

Yann : Merci Hubert pour ton temps, rendez-vous le 9 octobre pour la première date !

Hubert : Merci Yann on se reparle bientôt !

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