C’est assez rare que le blog aborde ce genre de style musical, mais le sample n’est pas réservé aux seuls hiphop et musique électronique ! La preuve avec ce morceau d’Ibeyi !
Les jumelles Ibeyi sont de retour
Ibeyi ce sont deux soeurs jumelles franco-cubano-vénézuéliennes, filles de du percussionniste cubain Anga Diaz, membre du groupe Buena Vista Social Club. Après un album éponyme sorti il y a 2 ans, les voilà de retour avec un nouvel opus intitulé Ash.
Un album engagé, que Lisa-Kaindé résume comme tel : « On avait envie de devenir actives, car je pense qu’on a été passives sur beaucoup de sujets, tout simplement parce que ce n’était pas encore notre moment. Aujourd’hui, c’est le bon moment. » Et pour confirmer cet engagement, les deux soeurs y sont allés franco, en samplant sur leur titre « No man is big enough for my arms » l’ex première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, et un de ses discours prononcé en 2015 auprès de jeunes femmes musulmanes.
Le sampling et les politiques
Rien de bien original, puisque de tout temps les producteurs et artistes ont utilisé des passages de discours politiques dans leurs productions. Un des dernier en date (certes moins glamour qu’Ibeyi et Michelle Obama), était le sample de Jean Lassalle … En France on se souviendra surtout du sample de Zebda avec « Le bruit et l’odeur » et son passage emprunté à un discours de Jacques Chirac. Je ne mentionne pas les multiples samples de Martin Luther King de l’autre côté de l’Atlantique, ils sont assez nombreux !
Quid des droits ?
En France, L’article 226-8 du code pénal condamne (jusqu’à environ 15000€) tout montage de voix d’une personne sans son accord. La réutilisation de paroles de discours publics sans consentement de l’auteur est donc dans d’illégalité. A noter tout de même qu’il est possible de les considérer comme des parodies s’il n’existe pas de possibilité de diffamation.
Au sujet du morceau d’Ibeyi, je n’ai pas d’informations concrètes, mais j’imagine que l’utilisation du discours de Michelle Obama a été scrupuleusement demandée auprès de ses équipes par la maison de disque des soeurs. Le risque est aujourd’hui trop important pour une utilisation de samples (musical ou vocal) sans autorisation. Souvenez-vous de cette affaire sur ce titre de Beyoncé !