C’est un des tubes du moment qui grimpe les charts des radio généraliste : Liam Payne et son « Strip that down ». Ici il n’a s’agit pas d’un sample, mais d’une interpolation vocale.
Contexte
Avant toute chose, il est important de mettre les choses dans leur contexte. Liam Payne, chanteur des One Direction, débarque en solo avec un morceau au mois de mai dernier. Intitulé « Strip that down », il grimpe durant l’été les marches des charts pour être sur toutes les radios FM du monde en cette rentrée 2017. Un passage retient particulièrement l’attention (du moins si comme moi vous écoutiez la radio dans les années 90) : on y reconnaît très clairement une ressemblance avec le tube de Shaggy : « Wasn’t me ». J’en ai d’ailleurs fait une petite demo en vidéo :
Interpolation vocale oui, mais encore ?
Ce genre de ressemblance, porte un nom : il s’agit (en anglais) d’une « vocal interpolation ». Il ne s’agit pas du tout d’un sample, mais d’une « reprise » d’un air vocal. Bien souvent certain font l’erreur de classer ce genre de ressemblance dans la catégorie des samples, alors qu’il n’en est rien du tout. Les exemples sont nombreux, et je pense notamment à ce morceau d’Ed Sheeran, inspiré par un vocal de TLC (« No Scrubs »)
Orville Richard Burell
Alors plagiat ou pas plagiat ? Une ressemblance si évidente pourrait évidement poser des problèmes à Liam Payne et sa maison de disque. On s’approche dangereusement de la zone de plagiat, et en 2017 les maisons de disques sont suffisamment prévenues sur les risques de plagiat et des droits d’auteurs.
Mais quand on regarde de plus près les crédits du morceau de Liam Payne, on remarque un nom bien familier… Non pas celui d’Ed Sheeran (encore que !) mais celui d’Orville Richard Burell !
Written-By [Author], Composed By – Morris Dickerson, Brian Thompson, Charles William Miller,Ed Sheeran, Harold Ray Brown, Howard E. Scott, Lee Oskar, Liam Payne, Le Roy Lonnie Jordan, Orville Burrell, Sylvester Allen, Quavious Marshall, Rickardo Ducent, Shaun Pizzonia, Steve Mac
Ce dernier n’est autre que… Shaggy ! Et voilà comment d’une simple similitude, on découvre en fait que tout a été prévu par la maison de disque. Ressemblance volontaire, ou pur hasard ? Je pencherai sur l’intention des producteurs de Liam Payne d’utiliser un air connu de tous pour lancer la carrière de leur protégé. Et au passage, ce bon vieux Shaggy est crédité comme co-auteur (alors qu’il n’a certainement pas participé au projet de manière directe).
Last but not least
En conclusion, oui Liam Payne a pompé Shaggy, mais en toute légalité ..! Pour ceux qui doutaient de la ressemblance, elle est désormais actée avec les crédits du morceau. Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression que cette tendance se développe de plus en plus. L’occasion pour moi de vous proposer une nouvelle enquête sur une « interpolation vocale » dans un prochain article !
Bon boulot Yann !
Merci !
C’est vrai que c’est bien trouvé, de la à dire que l’industrie de la musique est pourrie la réponse est OUI.
j’ai même entendu un groupe reprendre du Jean Jacques goldman c’est dire