Visiblement ce bon vieux Michel ne se laisse pas sampler comme ça !
Un seul titre de rap français a osé sampler Michel Sardou. Il s’agit d’un morceau sorti en 2005, interprété par le rappeur Youssoupha : « éternel recommencement » et sa boucle de piano empruntée à l’un des chanteurs français les plus populaires des années 70 et 80 qui a annoncé il y a quelques jours qu’il tirait sa révérence et arrêtait sa carrière de chanteur. L’occasion de revenir sur l’un des seuls samples (autorisé ou pas ?) de sa discographie.
• « Éternel recommencement » de Youssoupha (2005)
• « Tuez-moi » de Michel Sardou (1973)
Histoire(s) de sample
Et qui de mieux que l’auteur du morceau pour parler de ce sample improbable. Il y a quelques temps, Youssoupha racontait l’histoire de cette instru chez les amis de l’abcdrduson.
« Parler de Marine Le Pen sur un sample de Michel Sardou, le concept était parfait »
« Chaque dimanche, mon producteur Bee Gordy travaillait chez lui à Epinay tout en gardant ses filles pendant que sa femme était au travail. J’allais lui rendre visite et on faisait des sons sur sa MPC. Je lui ramenais souvent des samples mais ce dimanche là, on n’avait rien. Je lui ai dit : « C’est pas grave, on va regarder le foot ». Mais il était vraiment d’humeur à faire des sons. Il m’a dit qu’il y avait une brocante dans le coin mais je n’avais pas envie d’y aller, en plus il pleuvait. Il a réussi à m’y traîner en me disant que c’était dans un hangar. Franchement, sur place il devait y avoir 8 000 vinyles. Déjà ça, ça m’a saoulé [rires]. Comme on ne devait pas avoir plus de quinze euros sur nous, on pouvait chopper cinq, six vinyles au maximum.
On a commencé à chercher, ça me saoulait, on ne pouvait même pas les écouter… Comme on n’avait pas assez d’argent, Bee Gordy a fini par me dire : « Viens on en péta » [rires]. On rentre chez lui et on écoute les disques… Dans le lot, il y en avait un de Michel Sardou. A l’époque, j’aimais bien sampler les voix. Je voulais faire avec la chanson française ce que Kanye West et Just Blaze avaient apporté à Jay-Z. Il y avait ce morceau de Sardou où il dit à un moment [il chante] « J’ai laissé au bout du monde, dans le ventre d’une blonde, un enfant qui me survivra ». Là, je me suis dit que j’avais trouvé un concept de feu : j’allais raconter une histoire dans laquelle j’aurais mis enceinte Marine Le Pen – d’où la punchline qui revient dans ‘Eternel recommencement’.
Si jamais vous connaissez d’autres morceaux de rap français qui ont samplé Michel Sardou, n’hésitez pas à me les signaler dans les commentaires ! 🙂